CPE – Vie scolaire

8ème Edito 02/05/2023: L’égalité entre les filles et les garçons, encore un long chemin à parcourir

J’ai découvert fin 2022 le magnifique « Papicha », film réalisé en 2019 par l’algérienne Mouna Meddour mettant en scène la condition féminine de jeunes étudiantes à Alger pendant les années 1990. Depuis lors je recommande ce film bouleversant dès qu’on m’en donne la possibilité car même si trente ans nous séparent de l’histoire du film, il reste cependant, et malheureusement, d’actualité pour bon nombres de jeunes filles à travers le monde mais également en France.

En effet, même si l’écart entre le pourcentage des filles et celui des garçons scolarisés à travers le monde tend à diminuer depuis 20 ans (on est en effet passéd’un écart de 18 et 12% en 2000 à 10 et 8% en 2020 – source de l’Unesco via le site de L’observatoire des inégalités), certaines régions du globe maintiennent toutefois une forte disparité au moment de l’entrée dans le secondaire car l’accès aux études supérieures permettraient aux femmes une émancipation que certains gouvernements ne sont pas encore prêt à accepter.

En France, la question de la scolarisation de filles ne se pose pas de la même manière. Si toutes les filles ont un égal accès aux études par rapport aux garçons, il reste que la question de l’orientation demeure fortement genrée en raison des stéréotypes liés aux filières d’enseignement et familles de métiers. En effet, si l’on prend les statistiques de 2022 de la DEPP (édition 2023), sans grande surprise les filles sont fortement représentées dans les filières littéraires, artistiques, sociales, en sciences humaines et en langues. Elles poursuivent tout naturellement ces choix d’orientation dans le supérieur. Les garçons, quant à eux, sont majoritaires en sciences, techniques, industries et ingénierie.

De même, le respect dû aux femmes en tant qu’être humain à part égale de l’homme, se fissure de plus en plus. En effet, le Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes (HCE), créé en janvier 2013, a publié le 23 janvier dernier un rapport alarmant sur l’état des lieux du sexisme en France et notamment chez les jeunes âgés entre 15 et 34 ans. On peut y lire que les féminicides sont en constante augmentation malgré toutes les campagnes de prévention et toute l’attention accordée par le gouvernement à libérer la parole des femmes. Mais que plus grave, 12% des jeunes âgés de 15 à 34 interrogés considèrent que frapper sa conjointe n’est pas un problème. D’après Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du HCE, ce sont les réseaux sociaux, qui banalisent le sexisme ordinaire et les scènes dégradantes pour les femmes qui seraient la principale cause de cette recrudescence du sexisme chez les plus jeunes[1].

Même si la société a fortement évolué ces 10 dernières années en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons, certains préjugés ont encore la vie dure. C’est à l’école de déconstruire cette image notamment grâce aux valeurs de la République garantissant le respect mutuel et le droit à la différence, favorisant l’émergence de citoyens éclairés et tolérants. Ces valeurs sont portées par toutes les actions du CPE qui favorise dans toutes ses actions du quotidien, le vivre ensemble.

→ Quelques liens pour aller plus loin à retrouver sur la page dédiée à l’égalité des filles et des garçons du site de la Vie Scolaire.

Aurélie HERCOUET, CPE