CPE – Vie scolaire

Lutte contre les violences et le harcèlement

Assurer le bien-être et la réussite de tous les élèves est l’objectif premier de l’Ecole de la République qui se doit avant tout d’être un lieu de confiance. Des études sur le climat scolaire montrent toutefois que certains jeunes souffrent de situations de violences et particulièrement de harcèlement à l’école.

1) Définition du harcèlement

« Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. »

Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, on parle donc de harcèlement. Insidieusement, ces agressions répétées impactent sensiblement l’enfance et l’adolescence de près de 700 000 élèves environ, toutes catégories sociales confondues (source enquête victimation 2015 – DEPP).

Les 3 caractéristiques du harcèlement en milieu scolaire :

La violence : c’est un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes.
La répétitivité : il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période.
L’isolement de la victime : la victime est souvent isolée, plus petite, faible physiquement, et dans l’incapacité de se défendre.

Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :

  • L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
  • Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée
  • Un handicap (physique, psychique ou mental)
  • Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement)
  • L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
  • Des centres d’intérêts différents
    Le harcèlement revêt des aspects différents en fonction de l’âge et du sexe. »

Le harcèlement se caractérise par des violences répétées parfois peu visibles aux yeux des adultes, parce qu’elles se déroulent dans des lieux où ils sont peu ou moins présents (par exemple les coins de la cour, les couloirs, la cantine, etc.), parce qu’elles sont cachées (jets d’objets dans le dos des professeurs, insultes dites à voix basses, coups donnés en l’absence de témoins, par exemple), s’exercent de manière discrètes ou parce qu’elles semblent minimes. Les auteurs banalisent souvent ces violences en les identifiant à un jeu (« c’était juste pour rire »). La victime rencontre des difficultés à faire part de ce qu’elle subit, parce qu’elle ne l’identifie pas forcément au premier abord comme de la violence, parce qu’elle a honte qu’elle a peur d’aggraver la situation qu’elle craint la maladresse des adultes etc.

Lien harcèlement – site du ministère

Ressource : Agir contre le harcèlement à l’école

2) Définition du cyber harcèlement

Avec l’utilisation permanente des nouvelles technologies de communication (téléphones, réseaux sociaux numériques), le harcèlement entre élèves se poursuit en dehors de l’enceinte des établissements scolaires. On parle alors de cyber-harcèlement.

Le cyber-harcèlement est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Le cyber-harcèlement se pratique via les téléphones portables, messageries instantanées, forums, chats, jeux en ligne, courriers électroniques, réseaux sociaux, site de partage de photographies, etc.

Il peut prendre plusieurs formes telles que :

  • Les intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne
  • La propagation de rumeurs
  • Le piratage de comptes et l’usurpation d’identité digitale
  • La création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’un camarade de classe
  • La publication d’une photo ou d’une vidéo de la victime en mauvaise posture
  • Le sexting (c’est la contraction de « sex » et « texting ». On peut le définir comme « Des images produites par les jeunes (17 ans et moins) qui représentent d’autres jeunes et qui pourraient être utilisées dans le cadre de la pornographie infantile »

Le cyber-harcèlement se distingue du harcèlement physique à plusieurs niveaux :

  • La diffusion massive et instantanée des messages peut toucher un très large public il est très difficile d’en reprendre le contrôle
  • Avec le cyber-harcèlement, le harcèlement subi à l’école se prolonge au domicile, sans répit pour l’enfant. Plus aucun espace de sa vie n’est protégé.
  • Le harceleur peut rester anonyme en agissant via un pseudo, et ne jamais se dévoiler, ce qui peut augmenter l’angoisse de la victime.

Les contenus diffusés peuvent demeurer en ligne, même si le harcèlement cesse.

Lien page du ministère Cyberharcèlement

3) Cadre législatif

La loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 prévoit que la lutte contre le harcèlement à l’école constitue une priorité pour chaque école et établissement scolaire,

La circulaire n°2013-100 du 13 août 2013 relative à la prévention et lutte contre les violences en milieu scolaire, précise les modalités de mise en œuvre

Informations complémentaires :

Fiches pratiques/ressources :

4) Un carré régalien dans chaque académie

A compter de la rentrée 2021, chaque académie est dotée d’un carré régalien pour identifier et coordonner son action dans quatre domaines : protection et promotion des valeurs de la République, lutte contre les communautarismes, lutte contre les violences scolaires et lutte contre le harcèlement.

Lien vers la page du ministère

5) Jeux dangereux et pratiques violentes

Les adolescents bien que désormais conscients des risques engendrés par ces pratiques (avant l’âge de 8 ans, l’enfant n’a pas une conscience claire de la notion de mort et surtout de son caractère irréversible), sont souvent animés par un sentiment d’invulnérabilité. Le passage à l’acte constitue en ce sens un moyen de tester leurs aptitudes, capacités et d’affirmer leur identité. D’après les chercheurs, en affrontant le danger, les adolescents brisent symboliquement les barrières de l’enfance, affirment leur appartenance à un groupe de pairs au travers de « rites de passage ».

Les « jeux dangereux » sont de trois types : jeux de non-oxygénation, jeux d’agressions (intentionnels ou contraints, ce sont principalement des pratiques physiques violentes), jeux de défi fondés sur le « cap, pas cap ? ».

Informations complémentaires :

Fiches pratiques/ressources :